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Saint-Jean-Ligoure - Châlucet

2001

Moyen Age

Patrice CONTE

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Vue de la zone nord du castrum

La campagne 2001, dernière du programme plurian­nuel amorcé en 1999, a concerné deux secteurs du castrum : la poursuite des investigations sur l'agglo­mération et le début de l'étude de la tour Jeannette, tour maîtresse du bas-castrum de Châlucet. En paral­lèle aux travaux de terrain plusieurs recherches complémentaires ont été menées à terme, du moins dans le cadre de ce premier programme : mobiliers archéologiques, sources écrites, premières analyses architecturales, archéozoologiques et anthracologiques.

 

L'agglomération castrale

La fouille, ouverte au total sur un peu plus de 600m 2, a permis d'étudier plusieurs ensembles de vestiges parmi lesquels on peut dénombrer au moins quatre bâtiments résidentiels. L'analyse des éléments de cir­culation (ruelles, passages), de distribution (position et répartition des accès) et certaines caractéristiques (possession d'une structure souterraine de stockage) permet de déterminer au moins quatre ensembles structuraux.

Le plus au nord est organisé autour d'une maison-tour (bât.IV) équipée de contreforts plats. Ce bâtiment, dont le sol d'abandon a livré une importan­te quantité de mobilier archéologique est équipée d'une seule porte, au nord. Immédiatement à l'exté­rieur le décapage d'un petit secteur a permis d'identifier plusieurs aménagements correspondant à un édifice en matériaux légers destiné à protéger l'accès à la maison. Létude de la sorte de "cour" entourant l'édifice montre que d'autres appentis ont pu être aménagés contre le bâtiment principal. Ce premier ensemble s'inscrit, en chronologie relative, comme étant le plus ancien.

Immédiatement plus au sud, le second ensemble bâti comprend deux nouveaux bâtiments. Le premier (bât.lll) est de plan rectangulaire. II est édifié en retrait de la ruelle principale. Deux séquences d'occupation sont attestées : la plus ancienne correspond à un sol d'habitat comprenant plusieurs foyers et un dé de support vertical de maintien du plafond. La plus récente est séparée de la précédente par une couche de remblai de construction sableuse. L'architecture et la stratigraphie de ce bâtiment attestent de la présen­ce d'un étage. Une seconde phase de construction voit l'édification d'un nouveau bâtiment résidentiel et domestique (bât.ll) accolé à l'est du bât III dans un espace probablement non bâti à l'origine et donnant sur la ruelle. II intègre une cave, étudiée les années précédentes (voir : BSR, 1999, p.48 ; BSR, 2000, p. 53-54). et plusieurs aménagements internes : ban­quette, foyers, mur de refend, entrée charretière...).

Le troisième ensemble structural n'est connu que très partiellement, seul un de ses éléments a été mis au jour lors de la présente campagne. Contrairement à la topographie initiale pouvant ici suggérer la présence d'une venelle d'orientation est-ouest, c'est un nouveau bâtiment étroit (secteur 2,bât.V) qui se déve­loppe immédiatement au sud du second ensemble bâti . L'une de ses caractéristiques majeures est de posséder quatre accès qui s'ouvrent vers d'autres pièces ou bâtiments non fouillés appartenant au même ensemble bâti. La fouille de cet édifice inédit, encore inachevée, a cependant permis de découvrir une nouvelle descente de cave, portant ainsi à trois le nombre de structures souterraines repérées jusqu'ici sur le site. C'est également sur le sol de ce bâtiment qu'a été découverte une matrice de sceau en bronze à inscription et décor héraldique (XIV-XVe).

Le dernier ensemble correspond à un bâtiment (maison-tour) située au sud-ouest et faisant corps au rempart occidental du castrum.(bât I, voir : BSR, 1999).

Au terme de ce premier programme de fouilles les résultats sont très largement à la hauteur des attentes initiales : les modes de construction de l'en­ceinte castrale sont désormais connus pour toute la partie nord du site, l'organisation de l'agglomération commence désormais à être perçue. Même si l'échantillon reste encore insuffisant, l'analyse spatia­le des vestiges, en distinguant plusieurs ensembles bâtis, des éléments de circulation et des secteurs "ouverts" permet de mettre en évidence les caracté­ristiques de ce que l'on peut définir comme étant une organisation de type urbain.

La question de la chronologie reste en partie posée, plus spécialement pour le début de l'occupation. En effet, si les textes mentionnent nettement la partition du site de Châlucet en 1264, l'analyse des vestiges matériels ne permet pas, pour l'instant, de remonter en deçà de cette date pour cerner l'origine de l'occu­pation du Castro Lucii inferiori. La fin de l'occupation, du moins de la partie étudiée jusque là, est, en revanche, mieux cernée et se situerait dans le dernier quart du XIV' s., voire au tout début du XVe s.

La tour maîtresse du castrum : la tour Jeannette

Prévue dans le cadre de la première opération plu­riannuelle, l'étude de la tour n'a porté, en 2001, que sur la fouille de l'espace interne, l'étude des éléva­tions sera effectuée en 2002 lors des travaux d'aménagement de la tour pour son ouverture au public.

La tour Jeannette est un donjon étroit de plan carré (8,25 m de côté, 23 m de haut), elle s'apparente, par ses dimensions et son architecture, aux autres donjons fréquents dans la vicomté de Limoges : pré­sence de contreforts plats, entrée unique à l'étage...

elle présente toutefois la particularité d'être équipée d'un seul contrefort par face en position médiane. L'intérieur, difficilement habitable et faiblement éclairé, était constitué de 4 niveaux séparés par des planchers. La fouille a concerné les trois quarts du cul-de-basse-fosse où les traces d'un ancien sondage clandestin étaient encore visibles (vaine ten­tative de recherche d'un légendaire souterrain ?). Cette première phase d'étude a essentiellement permis de préciser le mode de construction de l'édifi­ce, établi sur un pointement rocheux retaillé pour asseoir la base des murs. L'espace interne est divisé en deux parties de niveaux différents séparés par un muret médian. La stratigraphie a par ailleurs révélé des traces d'incendie (pièces de bois carbonisées, sédiments et matériaux organiques brûlés) qu'une datation devrait compléter en 2002.

Un nouveau programme de recherches trisannuel 2002-2004 est envisagé.

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 Porte d'accès à la tour Jeannette

 

 

 

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Pageas - Le Bois Pargas

2001

Préhistoire

Thomas PERRIN

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 Plan général de la fouille

Le sondage archéologique du site du Bois Pargas a été réalisé à la suite de la destruction partielle du gisement lors de la tempête de la fin de l'année 1999. Afin d'estimer l'impact de cette tempête sur les sites archéologiques, plusieurs membres de l'association ArchéA ont alors procédé à des vérifications de terrain. C'est ainsi que, dans la terre d'une souche de châtaigner renversée, quelques artefacts ont été trouvés, dont plusieurs fragments de poignards en silex pressignien (Turonien supérieur).

Le gisement, à ce moment-là, se caractérisait princi­palement par un tas d'épierrement moderne, situé en bordure d'un vaste plateau dominant. Le substrat de ce dernier est composé de gneiss schisteux à biotite, parfois affleurant, et, comme l'a révélé le sondage, de filons de leptynites massives à grains moyens et biotite, inclus dans le socle gneissique.

Le sondage s'est déroulé selon trois secteurs dis­tincts. Malgré l'absence d'ossements, le site peut être compris comme une sépulture, monumentale de par sa localisation et son mobilier. Elle se caractérise par une fosse subrectangulaire, à moitié détruite par l'ar­rachement de la souche. Cette fosse vient s'appuyer contre une grande dalle de gneiss oblique et affleu­rante, qui confère à l'ensemble un aspect remarquable. La sépulture a livré un ensemble de six poignards en silex taillés de plus de 20 cm de lon­gueur (Turonien supérieur de Touraine et Sénonien d'Aquitaine ou de Charente). Ces pièces sont remar­quablement bien conservées : des patines différentielles témoignent de la présence d'un emmanchement et les microtraces d'utilisation sont particulièrement bien conservées (découpe de végé­taux siliceux). La fosse sépulcrale a également livré trois pointes de flèches à pédoncule et ailerons de la fin du Néolithique, plusieurs outils en silex d'origines diverses, une douzaine de perles discoïdes plates en lignite compacte (ou jayet) ainsi que plusieurs frag­ments de céramiques. Ces tessons sont généralement de petites tailles, et aucune forme complète n'est reconstituable, si ce n'est un départ de fond aplati. Si le fait sépulcral constitue la princi­pale occupation connue du site, d'autres indices (dont au moins un trou de poteau) montre que l'occu­pation de plateau fut plus étendue et plus complexe.

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Poignards du Néolithique Final

 

La présence de silex du Grand-Pressigny, et notam­ment celle des poignards, indique que le site peut probablement être daté entre 2870 et 2340 av. J.-C. L'absence de données typologiques dans la céra­mique et surtout de datations radiocarbones nous empêche, pour l'instant, de dater plus précisément le gisement.

Si nous n'avons pas d'information quant au(x) défunt(s) lui-même, le mobilier archéologique traduit un statut particulier au sein d'une société structurée. II montre de plus l'insertion du gisement au sein de réseaux d'échanges à longue distance, traduisant par là une occupation marquée et durable du territoire à cette époque. Cela est d'ailleurs confirmé par les nombreux indices de sites du Néolithique final déjà identifiés dans les monts de Châlus.