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 Aix - Le Grandcher

2003

Moyen Age

Patrice CONTE

 

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le four vu depuis le sud-ouest

 

Conservé sous une hêtraie, le hameau médiéval du Grandcher, a fait l'objet d'une fouille programmée entre 1994 et 1998 (voir BSR, 1994 à 1998). La tempête de décembre 1999 a particulièrement touché le site où plus d'une quarantaine d'arbres de grandes dimensions ont été abattus, dont certains conservés entre les divers corps de bâtiments fouillés. Le projet de mise en valeur du site, souhaité par divers partenaires, n'a toutefois pas été remis en question, et grâce à diverses aides financières (Etat : Diren, Drac / association ArchéA / commune d'Aix) le dégagement et le nettoyage du site ont pu être réali­sés entre 2001 et 2003. L'enlèvement de certaines souches ayant laissé plusieurs chablis dans des zones jusqu'alors inaccessibles à la fouille, une opé­ration de sondage a permis de recueillir quelques informations complémentaires, essentiellement dans deux secteurs : celui du four (unité III) et l'espace compris entre les deux principaux corps de bâtiments (unités I et II).

La première série d'observations concerne l'architec­ture du four domestique. A l'ouest, le sondage a porté sur le dégagement de la fondation du monument, celle-ci est constituée de plusieurs assises débor­dantes de blocs irréguliers. Cet aménagement réalisé en rebord de pente a été ensuite taluté par un remblai de terre. A l'opposé, on a pu reconnaître l'ensemble de la pierre d'appui de la gueule du four fracturée anciennement (probablement au cours de l'utilisation même du four). Une partie du cendrier associé à la structure de combustion a également fait l'objet de nouveaux prélèvements pour compléter l'analyse anthracologique en cours (F. Petit).

La seconde intervention concerne une zone d'une quarantaine de mètres carrés située entre les deux principaux corps de bâtiments nord et sud, dans un secteur où la dernière campagne de fouille program­mée avait permis d'étudier plusieurs fosses-silos (BSR, 1998,12). Le sondage de 2003 a livré une nouvelle structure du même type portant à 16 le nombre de fosses repérées sur le site. Comme la plupart des précédentes, celle découverte en 2003 paraît appar­tenir à un premier état d'occupation médiévale. Il a été également possible de compléter le système d'accès de l'une des cellules de l'Unité I, jusqu'ici inaccessible du fait de la proximité d'un arbre.

Enfin, à 250 m au sud-est de l'habitat, deux tertres pierreux allongés, situés en rebord d'un petit vallon en amont du site du Grandcher, ont été repérés dans le cadre d'une nouvelle prospection des abords du site.

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 Soudaine-Lavinadière - Prieuré du Saint-Sépulcre de Lavinadière

2003

Moyen Age

Patrice CONTE

La fouille programmée 2003 s'inscrit dans le prolon­gement logique des recherches engagées sur ce site de prieuré depuis la réalisation d'une fouille d'urgen­ce menée par l'équipe actuelle en 1995. Cette première opération liée à la réalisation d'un drain périphérique à l'église avait permis, entre autres, de découvrir plusieurs pierres tombales, dont certaines portant l'insigne patriarcal de l'ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et plusieurs segments incomplets de maçonneries se développant au nord de l'église (cf. BSR, 1995, p.15).

Depuis cette date, plusieurs recherches complémen­taires avaient été menées jusqu'à la présente campagne :

- recherches documentaires et analyse du bâti de l'église de Lavinadière devenue paroissiale après l'abandon et la destruction de celle de Soudaine (XVIlle et XIXe s.) ;

- topographiques et géophysiques en 1999 (Martinaud et Madani, Univ. Bordeaux) ;

- campagne de sondages complémentaires en 2000 (BSR, 2000, p. 23).

Ces deux dernières opérations confirment la conservation, partielle, de certains vestiges du prieuré du Saint-Sépulcre mentionné dans les textes depuis 1263 mais indiquent en même temps la possibilité d'une chronologie un peu plus ancienne pour une occupation repérée sur le site (C.14 =1000-120E cal.AD, ARC 2103).

La campagne de 2003 s'est donc organisée autour d'une partie des vestiges déjà repérés lors des interventions antérieures. Ainsi, on a procédé au décapa­ge d'une superficie d'environ 250 m2 le long du mur nord de l'église permettant de repérer d'assez nom­breuses structures composant cet habitat de chanoines.

 

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moulin à bras médiéval

 

Plusieurs remarques préliminaires peuvent d'ores et déjà être effectuées :

- si une phase de récupération de matériaux a suivi l'abandon définitif de l'habitat et se traduit par une stratigraphie de destruction d'environ 1 m d'épais­seur, les vestiges des constructions sont conservés, parfois simplement sous la forme d'un négatif, le plus souvent sur plusieurs rangs de maçonnerie ;

- bien qu'il soit encore trop tôt pour situer en chrono­logie ces constructions, la fouille permet déjà de sérier plusieurs étapes d'édification et de remanie­ments ;

- enfin la fouille semble démontrer l'absence d'une organisation du prieuré autour d'une cour fermée ou d'un cloître, du moins en l'état de la fouille qui a porté sur les niveaux d'occupation du Moyen Âge final et du début de l'époque moderne.

Les vestiges en cours d'étude correspondent à plu­sieurs bâtiments se développant au nord de la travée orientale de l'église.

Un bâtiment assez vaste, mais non totalement déli­mité en 2003, est établi perpendiculairement au mur du sanctuaire (secteur 1). Il possède un foyer et une cheminée aménagés dans l'épaisseur de son mur ouest, complétés par un drain traversant le mur. A l'opposé, une porte a conservé quelques éléments des piédroits dont les angles sont marqués d'un tore et d'un cavet. Plusieurs claveaux intégrant le même type de moulure ont été également découverts à proximité de l'ouverture dans les remblais d'écroule­ment, ils correspondent au linteau en arc brisé de cette porte. Le sol du bâtiment, non encore totale­ment fouillé, a livré, vers le nord-ouest, un pavage de pierre en partie délimité par l'arase d'un muret inté­rieur, probable reliquat d'un refend interne au bâtiment. Les sols étudiés en 2003 confirment un fonctionnement de cette pièce à usage domestique jusqu'à l'abandon définitif du prieuré que les sources écrites fixeraient antérieurement au milieu du XVII' s. Un niveau médiéval, probablement contemporain de l'architecture, a cependant été entrevu en fin de cam­pagne au centre de ce bâtiment.

Les bases d'un petit édifice quadrangulaire (secteur 2) accolé à la travée de l'église et directement associé au sanctuaire par une porte aujourd'hui condamnée correspond à l'ancienne sacristie qui a fonctionné jusqu'au XIX' s., période où on la démoli­ra au profit de la construction absidiale actuelle située sur le pignon oriental de l'église.

Dans cette zone (secteur 2 et 6), plusieurs aménage­ments d'un état antérieur ont été repérés : vaste fosse sous l'édicule (secteur 2), mur en pierre de taille dans le secteur 6. Faute d'éléments chronologiques, une datation C14 sera engagée sur ces vestiges les plus anciens de la fouille.

Vers l'ouest, à l'extérieur du bâtiment principal, d'autres vestiges ont été repérés. On attendra l'ex­tension de la fouille pour en préciser la fonction, mais on peut déjà remarquer la présence d'un puits maçonné (S.7), l'entrée d'un nouveau bâtiment situé au nord-ouest de la zone décapée et plusieurs amé­nagements de la cour du prieuré.

On notera enfin la découverte, sur le dernier sol d'oc­cupation de cette cour, d'un moulin à bras complet en granite abandonné dans une position insolite : la partie active était déposée sur sa partie dormante, cette dernière étant retournée contre le sol.

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Les Cars - Place du 8 mai 1945

2003

Moderne

Boris HOLLEMAERT

 

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L'effacement du réseau électrique aérien et l'achemi­nement de conduites de gaz sur la commune des Cars sont à l'origine de cette opération archéolo­gique. Le tracé des travaux parcourt la commune selon un axe sud-ouest/nord-est en traversant le bourg. Au vu de la prospection diachronique menée par l'association ArchéA en 1998 et de l'emprise du château qui se développe sur un quart du bourg, ce tracé présente un potentiel de structures archéolo­giques élevé. Cependant, la superposition des tranchées avec le réseau viaire ou des réseaux plus anciens a largement diminué les probabilités de découvertes. En effet seuls deux ensembles bâtis ont été repérés et documentés.

Une conduite similaire aux drains repérés sur le site du château tant au niveau de sa morphologie que des matériaux mis en oeuvre a été fouillée. Les sédiments observés témoignent d'une utilisation prolongée de cette structure mais n'ont hélas livré aucun mobilier datant. Toutefois, la projection de ce segment permet de l'associer à d'autres conduites repérées dans les parties «anciennes» du bourg. La vision même par­tielle de ces tronçons permet d'émettre l'hypothèse d'une mise en place de ces structures à partir de la fin du XVIe s. ou du XVIIe s. lors de l'expansion du bourg et des réaménagements bordant le périmètre du château.

Les vestiges d'un enclos ou d'une terrasse, matériali­sés par un muret et une fosse, ont également été mis en évidence. Cet ensemble mentionné sur le cadastre de 1830 est associé à une maison. Cette dernière encore en place n'offre cependant pas d'éléments architecturaux significatifs permettant de la dater plus précisément. Son aspect général permet de supposer qu'il s'agit d'une implantation post-révolutionnaire. Le comblement de la fosse creusée dans le substrat contenait des ossements animaux auxquels aucun autre type de mobilier n'était associé.

Si les découvertes réalisées sur cette opération ne relèvent pas en elles-mêmes d'un grand intérêt pour la connaissance archéologique, elles permettent néanmoins d'enrichir l'étude menée sur le terroir des Cars. De plus, ces résultats bien que modestes prou­vent que ce type d'opérations «à petite échelle», pour peu qu'elles aient lieu, valent la peine d'être menées.

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Saint-Jean-ligoure - Châlucet (Bas Castrum)

2003

Moyen Age

Patrice CONTE

 

La cinquième campagne de fouille programmée réa­lisée sur le Bas-Castrum de Châlucet a porté, cette année, essentiellement sur la poursuite de l'étude du quartier de l'agglomération situé à l'extrémité nord-ouest du castrum, délimitée par le mur d'enceinte et la via publica qui traverse l'ensemble du site de Châlucet.

Un décapage d'une centaine de mètres carrés a été engagé entre la façade nord du bâtiment à contrefort (IV) et la muraille de l'enclos castrai. Les premières structures découvertes, au pied même de la maison IV, correspondent à un massif quadrangulaire de pierres. Sa partie orientale, étudiée les années pré­cédentes, peut être interprétée comme étant un édicule protégeant l'accès en rez-de-chaussée de la bâtisse. La partie étudiée en 2003, à l'est, dans le prolongement de la précédente pourrait être la base d'un massif d'escalier extérieur permettant d'accéder directement à l'étage suivant un type d'organisation que l'on retrouve sur certaines maisons médiévales et sur la tour Jeannette à Châlucet. La zone compri­se entre cette structure et le parement de l'enceinte nord comprend plusieurs maçonneries à simple pare­ment contenant un remplissage de pierres pouvant correspondre à des vestiges de terrasses ou de bases de bâtiments annexes établis dans la vaste cour entourant le bâtiment à contrefort IV. On notera également la présence, dans le même secteur, d'un nouveau type d'édifice inédit sur le site qui s'appa­renterait à une structure semi-enterrée dont l'architecture repose à la fois sur l'excavation du rocher sur environ un mètre de profondeur et un péri­mètre délimité par des murs minces à simple ou double parement.

 

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La seconde zone étudiée en 2003 est située au sud, elle est définie par une série d'édifices disposés en enfilade (d'est en ouest : secteurs 2, 20, 21, 22 et 23) et immédiatement au sud, un nouvel ensemble de bâtiments (secteur 24 : bâtiment V et 11 : bâtiment I). Seule la fouille du secteur 21 a été achevée en 2003. Ce petit espace quadrangulaire remplit un rôle d'im­portance dans l'organisation de l'habitat du secteur puisqu'il participe à la circulation vers les étages des diverses pièces voisines par le truchement d'un esca­lier en pierre dont la première volée est parfaitement conservée (la seconde a été en grande partie déman­telée). A ce rôle de distribution s'ajoute une fonction domestique matérialisée par un dispositif d'évier monolithe complété par une évacuation intégrée à l'escalier. Il est également probable que le palier d'étage ait été également utilisé pour supporter un foyer temporaire comme en témoignerait une petite zone rubéfiée repérée à la fois sur le pavage et le socle rocheux formant le sol de l'étage. On notera, à l'ouest, contre l'enceinte, la présence d'un dépotoir (c.XlVe s.) installé au débouché d'un entremis, proba­blement associé à des latrines d'étage, dans un espace séparant le bâtiment III d'un nouvel ensemble bâti se développant au sud.

Ce dernier ensemble s'avère composé d'un groupe d'au moins trois bâtiments structurellement isolé du groupe d'édifices voisin immédiatement situé au nord :

- à l'ouest, une «maison-tour» dont une élévation a déjà fait l'objet d'une étude (BSR, 1998, p. 49-50) et d'un sondage (BSR, 1999, p. 47-48) ;

- au centre, un vaste bâtiment rectangulaire inédit (dim. internes : 62,5m2 env.) ;

- au sud, un autre édifice, non encore fouillé, et accolé au précédent.

La fouille 2003 s'est surtout attachée à l'étude du bâtiment central. Cette vaste bâtisse d'orientation est-ouest intègre sur son mur gouttereau méridional deux ouvertures : une large porte située presque à l'une des extrémités du mur et une baie ébrasée de plan décentré incomplètement conservée. Cette der­nière pourrait correspondre à un simple jour de lumière mais tout aussi probablement à une fente de tir dont la fonction serait de protéger la porte de l'édi­fice. La fouille de l'intérieur du bâtiment V n'est pas achevée, on se limitera à constater, sous un épais remblai d'écroulement, la présence de nombreux élé­ments lapidaires, dont l'étude, actuellement en cours, permet d'évoquer la présence de plusieurs dispositifs initialement intégrés aux étages de ce nouveau bâti­ment (placard, baie, cheminées...). Lanalyse des élévations de l'ensemble de ce secteur a également permis de préciser la chronologie relative des constructions de ce secteur : le bâtiment V constitue l'unité la plus ancienne contre laquelle on établit un nouvel édifice à l'est (S.35), pendant qu'à l'ouest est construite la maison-tour I utilisant le mur pignon occidental du bâtiment V.

Lensemble des constructions fouillées ou en cours de fouille depuis 1999 s'est donc enrichi, cette année, de plusieurs nouveaux édifices qui confirment encore la forte densité de l'habitat dans cette partie de ce castrum rural à un point tel qu'il est désormais pos­sible d'évoquer ici le début d'un processus d'urbanisation non abouti.

Les travaux de l'équipe ont également porté en 2003 sur le traitement des nombreuses informations recueillies depuis maintenant 5 ans sur le site : les quelques 340 éléments lapidaires découverts jus­qu'ici ont nécessité l'élaboration d'un système d'analyse et une base de données spécifiques (J. Denis). Le traitement des objets métalliques a été poursuivi cette année (C. Gargam et M. Drieux). On notera d'ailleurs, parmi les artefacts recueillis en 2003 la présence plutôt rare d'un élément de mors de filet probablement damasquiné et de plusieurs élé­ments monétaires compris entre la fin du XII le s. et le début du XVe s. (D. Dussot). Parallèlement, l'exploita­tion des sources d'archives inédites ou partiellement connues a également été poursuivie (Ch. Rémy) et livre de rares mais précieux éléments concernant la topographie urbaine, le statut de certains habitants du castrum de Bas-Châlucet et leur cadre de vie.

 

 

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façade nord du bâtiment à contreforts IV. Au premier plan, massif de la fondation de l'édicule accolé contre la façade.

 

Les recherches de terrain ont également porté sur deux autres secteurs du site en 2003 :

- à la suite des découvertes effectuées lors d'un sondage réalisé le long du chemin médiéval, au nord-est du Bas-castrum (BSR., 2000, p. 53-54), une prospection géophysique a été menée dans toute la partie septentrionale de la confluence des rivières Briance et Ligoure (C. Bobée, E. Marmet, P. Wuscher). Sous réserve de l'indispensable identifica­tion par la fouille, l'opération confirme bien la présence de plusieurs structures et aménagements : d'une part entre le chemin médiéval et la berge de la Briance, d'autre part en contre-haut des premiers vestiges fouillés le long de la voirie, vers l'ouest.

- enfin, les conditions climatiques particulières du mois d'août 2003 ont permis de découvrir les ves­tiges d'un franchissement inédit sur la Briance matérialisé par deux bases de piles d'un pont médié­val dont l'architecture intègre un avant-bec en amande, à l'instar de plusieurs autres ponts médié­vaux limousins.

La fouille d'une telle architecture, si elle pouvait être menée, constituerait un apport exceptionnel à l'orga­nisation de l'ensemble du site de Châlucet et à la connaissance de l'architecture des ponts au Moyen Âge en Limousin.