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Saint-Jean-Ligoure - Châlucet bas

2005

Moyen Age

Patrice CONTE

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La campagne de 2005 a consisté en l'achèvement de la fouille des structures identifiées les années précé­dentes dans la partie nord du site, entre la tour Jeannette et le mur d'enceinte qui l'isole du reste de l'éperon vers la confluence des rivières Briance et Ligoure. La zone de recherche correspond, au nord à l'espace situé autour du bâtiment à contreforts IV et ses annexes réparties jusqu'au mur de clôture du castrum (bât.Vl, VII, VIII et XII) et au sud de l'agglo­mération à l'ensemble formé par trois bâtiments (I, V et X) occupant la partie médiane du site. Dans ce dernier cas, l'imbrication des constructions et la nécessité de ne pas engager de nouvelles extensions à la fouille, faute de pouvoir achever celles-ci dans un cadre annuel n'a pas permis la fouille complète du bâtiment X qui se développe fort certainement vers le sud, le long de la voirie médiévale principale traver­sant de part en part le site. En revanche, l'espace le plus septentrional de cet édifice, formé par une pièce construite dans le prolongement du long bâtiment V a fait l'objet d'une fouille intégrale. C'est dans le même secteur (s.35) que l'on a pu également totalement dégager et étudier la zone de l'accès de la dernière cave découverte en 2004.

Enfin, l'achèvement de l'étude, à l'est, de la zone située à l'intersection de la voirie principale et de la ruelle en partie pavée distribuant en contre-haut les bâtiments II, III et IV, a permis la découverte et la fouille d'une nouvelle maison médiévale située en bordure immédiate de la voie, le Bât IX . C'est donc au total près de 13 bâtiments et les espaces ouverts associés qui ont pu être étudiés, en tout ou partie lors de cette première phase de fouilles à raison d'une campagne annuelle depuis 1999.

Le secteur 35 correspond à l'extrémité septentrionale du bâtiment X : il s'agit d'une pièce de plan rectangu­laire (secteur 35 : 6 x 5 rn) aménagée en contrebas du pignon est du bâtiment V. Cet espace a été en partie creusé dans la masse rocheuse qui en forme la limite ouest où l'on a aménagé l'entrée de la cave 4. Le secteur 35 constitue ainsi le premier niveau du bâti­ment X. Plusieurs indices laissent supposer que ce bâtiment possédait au moins un autre étage. L'entrée du secteur 35 s'effectue au sud par une porte. Le sol de l'espace fouillé est constitué en partie par le rocher, grossièrement aplani, où l'on a aménagé quatre degrés formant un escalier sommaire destiné à l'accès à la cave 4, et par un sol construit de sable et gravier destiné à compenser les irrégularités du rocher. Le centre de la pièce est occupé par la trémie maçonnée de l'entrée à la cave 4 qui se développe sous le bâtiment V. On notera enfin que, malgré l'ef­fondrement d'une très grande partie des murs délimitant le secteur 35 - conséquence vraisemblable de la position du bâtiment X le long d'une pente - on a pu repérer, dans l'angle nord-ouest de l'espace interne, les restes d'une petite maçonnerie destinée à supporter un niveau d'étage (plancher ?), courant le long de la paroi occidentale et reposant probablement sur la construction de l'entrée de la cave.

 

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Au premier plan : rez-de-chaussée du bât. V (s. 24). A l’arrière-plan : le mur pignon de la maison-tour 1.

 

L'essentiel du mobilier archéologique recueilli lors de la fouille de cette pièce est issu de couches cen­dreuses ou charbonneuses caractéristiques de vidanges de foyer et correspond majoritairement à des débris de vases culinaires (ouies) et à des ves­tiges osseux (faune). On note cependant la présence de mobilier métallique en fer ou en alliage cuivreux et en pierre (mortier). Ce mobilier et la stratigraphie associée évoquent fortement l'utilisation de cette pièce à des fins de dépotoir, lors de la phase finale d'occupation du bâtiment X.

Le bâtiment IX, dans sa partie fouillée en 2005 affecte un plan carré d'environ 25 m2 de surface interne. Il est délimité sur trois côtés par des murs de pierre de largeurs différentes et dont la conservation est irrégulière du fait de l'écroulement du bâtiment dans la pente vers l'est. Seuls trois murs sont actuel­lement conservés. Le côté oriental de la maison s'ouvre largement sur la voirie pavée située en contrebas dont elle n'est isolée que par un fort bour­relet rocheux qui marque la limite du bâtiment. Lhypothèse d'une façade sur rue largement ouverte par une arcature est retenue. Un retrait visible sur le parement intérieur du mur occidental confirme la pré­sence initiale d'un étage sur plancher accessible par l'extérieur du bâtiment depuis la ruelle pavée qui le contourne et donne accès aux bâtiments Il, III et IV.

La fouille de l'épais remblai d'écroulement qui, à l'ori­gine, fossilisait complètement la construction a permis d'identifier plusieurs éléments lapidaires fragments d'une colonnette, élément d'imposte, base et chapiteau décoré. La position stratigraphique de ces pièces permet de restituer une baie géminée qui éclairait à l'origine l'étage de l'édifice. La décoration du chapiteau en granite (feuilles lancéolées achevées par des boules disposées aux angles et rang supplé­mentaire sur la corbeille) n'est pas sans rappeler celle d'un élément du même type en calcaire prove­nant du château supérieur.

Si les données fournies par la fouille restent par­tielles, elle permettent toutefois d'attester la présence d'un nouvel édifice médiéval dont les carac­téristiques évoquent, une nouvelle fois, celle des maisons médiévales urbaines : rez-de-chaussée fonctionnel, ouvert sur la rue et étage résidentiel à l'accès indépendant, équipé d'au moins une baie décorée, Les caractéristiques des éléments de décor et les rares témoins mobiliers recueillis lors de la fouille du bâtiment évoquent une période d'utilisation comparable à celle des autres bâtiments du secteur, à savoir le XIV° siècle, son édification pouvant, quant à elle, être légèrement antérieure (seconde moitié du siècle ?)

La campagne de 2005 a également porté sur les abords du bâtiment à contreforts IV, au nord. La pour­suite de la fouille des bâtiments annexes disposés autour du bâtiment IV a permis d'en préciser l'archi­tecture et la chronologie relative et démontre la complexité des différentes phases d'aménagement de ce secteur, probablement due à la construction de l'enceinte oestrale en plusieurs phases distinctes.

Cette édification a entrainé le démantèlement de cer­tains bâtiments domestiques et leur remplacement, puis finalement leur disparition complète au profit d'une sorte de cour. On notera que la fouille a livré, pour l'un de ces bâtiments (VII) un nouveau cas de dispositif de combustion associant un foyer construit et deux zones rubéfiées.

Si l'année 2005 marque un terme momentané à la fouille programmée portant sur le Bas-castrum de Châlucet, les recherches se poursuivent désormais par l'exploitation des données recueillies au cours de ces six années de recherche. Outre l'étude de l'im­portant corpus de mobilier archéologique recueilli, on notera, en 2005, la poursuite de l'étude des maté­riaux de construction (la pierre : D. Ballereaud et N. Garraud ; les mortiers : B. Palazzo-Berthelon). L'équipe s'oriente donc maintenant vers la publication des résultats de cette première phase des recherches.

 

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Saint-Léonard-de-Noblat - Rue du Maréchal Foch

2005

Moderne

Patrice CONTE

Une précédente opération d’urgence (BSR, 2000, p. 56-57), avait révélé la conservation de plusieurs ves­tiges à l’emplacement de l’une des portes de la ville médiévale de Saint-Léonard-de-Noblat (porte Fontpinou), attestée dès le XIIIe s. Le projet de la ville d’aménager un parking immédiatement à l’est de cette zone, en contre-haut sur une terrasse, a nécessité la réalisation de sondages afin de vérifier la conservation éventuelle de témoins associés aux fortifications ou à l’habitat ancien dans cette partie de la cité.

Trois sondages ont été ouverts mécaniquement sur l’emprise du futur projet. Le sondage septentrional a révélé une puissante stratigraphie sur plus de deux mètres de haut sans que le sol géologique ne soit atteint. Quelques éléments mobiliers céramiques montrent que cet important remblaiement a été effec­tué à l’époque moderne en plusieurs étapes.

Le second sondage, établi au sud de la parcelle, a révélé la présence du socle géologique à environ 1,60 m sans qu’aucun vestige archéologique ne soit rencontré. Les fondations du bâtiment mitoyen au sud n’apparaissent pas anciennes et selon toute vraisem­blance relèvent d’une construction au plus tôt de l’époque moderne. La dernière tranchée, ouverte à l’ouest, est la seule a avoir livré les restes d’un massif de maçonnerie situé vers un mètre de profondeur. Aucun élément de datation ne vient préciser la chrono­logie de ce seul témoin archéologique d’une occupation probablement antérieure à l’époque moderne.

L’examen des parements extérieurs des murs soute­nant la terrasse n’a livré aucune présence d’éléments lapidaires en remploi. En conclusion, cette terrasse située au contact immédiat des vestiges de la porte fortifiée semble avoir été aménagée à une période relativement récente. L’examen des documents carto­graphiques et les quelques éléments céramiques recueillis lors des sondages permettent de proposer une réalisation postérieure à 1824. Seul l’élément maçonné repéré dans le sondage ouest traduit la pré­sence d’un vestige archéologique probablement d’origine ancienne, il ne peut, malheureusement, être plus précisément caractérisé. Situé en limite de la profondeur prévue du projet d’aménagement, il sera en revanche conservé.

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Allassac - Place de la Liberté, rue de l'église

2005

Moderne

Yasmine Labrousse

Le sondage a été réalisé dans le cadre de l'atelier Arché'Ado mis en place par le pays d'art et d'histoire Vézère-Ardoise. Les jeunes du groupe réalisent depuis 2003 un inventaire architectural du centre-ville d'Allassac. Deux bâtiments ont d'ores et déjà fait l'objet d'un relevé architectural précis avec l'accord des propriétaires. L'évolution du bourg d'Allassac depuis le Moyen Age est très mal connue. De nom­breux aménagements au cours du XIXe siècle (drainage au milieu du XIXe siècle, chemin de fer à la fin du XIXe siècle, carrières d'ardoises) ont bouleversé le parcellaire médiéval. Les niveaux de sol ont été sur­élevés de façon très importante. Le choix du jardin du presbytère a été conditionné par plusieurs facteurs : espace public de propriété communale, espace vert ; il existe peu d'espaces ouverts dans la zone de l'ancien castrum. Le sondage a permis de mettre au jour un mur arasé. Le mobilier archéologique ne permet pas de déterminer une chronologie d'occupation, ni une destination de ce mur. Il pourrait simplement s'agir d'un aménagement de jardin couplé avec un service aux animaux domestiques (porcherie avec auge par exemple). La même conclusion que lors des relevés du bâti allassacois s'impose : le centre de la ville a connu beaucoup de bouleversements, notamment dans la modification des niveaux de sol, tout au long des XIXe et XXe siècles qui ont détruit de nombreux témoins de la période moderne et médiévale rendant très difficile une lecture du bâti et stratigraphique.

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Soudaine -lavinadière - Prieuré de Lavinadière

2005

Moyen Age

Patrice CONTE

Les recherches engagées sur le site de l’église et du prieuré de Lavinadière se sont traduites sur le terrain en 2005 par une troisième campagne de fouille pro­grammée. Cette nouvelle opération a permis de poursuivre l’exploration de l’ensemble des vestiges reconnus jusqu’ici (voir BSR 2003 et 2004) et d’étendre raisonnablement le décapage en s’éloignant à la fois de l’église et des structures identifiées lors des opérations précédentes.

Malgré une intense entreprise de récupération de matériaux après l’abandon du site que l’archéologie et les sources écrite situent vers le milieu du XVIIe s., il est acquis que d’importants restes archéologiques sont encore conservés et ce pour deux grandes phases chronologiques que l’on peut distinguer actuellement entre le Moyen Âge et le début de l’époque moderne.

L’état le plus récent correspond à une phase d’importants travaux de réorganisation fonctionnelle et architecturale qu’il est vraisemblable de situer à la fin du Moyen Âge (circa fin XVe). A l’image de bon nombre de petites résidences aristocratiques laïques, le prieuré adopte un nouveau plan reposant sur un ensemble de bâtiments disposés en « L » autour d’une cour également délimitée par la façade septen­trionale de l’église. Ce corps de logis à étage inclut quelques aménagements dont la fonction est plus symbolique que réellement défensive (tourelle d’angle, fossé), domestique (four) ou architecturale (cage d’escalier en demi hors œuvre sur façade). Il est probable que cette réorganisation complète du prieuré corresponde au moment de l’absorption des biens de l’ordre du Saint-Sépulcre par celui des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (c.1489), période qui verra donc la transformation du prieuré en commanderie : le changement de statut de ce petit établissement reli­gieux se traduirait donc par de notables modifications de son architecture et de son organisation.errés de type marmite, cas plutôt inédit régionalement d’un probable système de conservation. Enfin, les premières traces significatives de l’existence d’un atelier métallurgique ont été découvertes en deux zones extérieures, à proximité d’un bâtiment : scories, fragments de parois de four et couche de battitures ont ainsi été repérés. La fouille de ce secteur sera développée lors des pro­chaines campagnes et fera l’objet d’une étude paléométallurgique spécifique.

 

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Trompe d’appel en céramique (XIVe - XVe s.).

 

La phase la plus ancienne repérée jusqu’ici sur le site apparaît encore de manière discontinue sous les constructions de l’extrême fin du Moyen-Âge et du début de l’époque moderne, il n’est donc pas encore possible de proposer un plan global de ces vestiges, d’autant qu’ils sont en grande partie fossilisés par ceux de la période la plus récente. Toutefois, de nou­velles structures peuvent désormais être associées à cette phase plus ancienne qui correspond à celle des chanoines du Saint-Sépulcre. L’aménagement le plus ancien en chronologie relative reste, cette année encore, un fossé segmentaire creusé dans le rocher. Son comblement, à la fin de la période médiévale, inclut de nombreuses scories, probables restes d’un premier atelier métallurgique associé au prieuré. Un premier bassin au sol dallé a également été décou­vert à l’intérieur d’un bâtiment tardif. Il devait, à l’origine, occuper une cour dont les limites ne sont pas encore connues. Son abandon, provoqué par la construction du nouveau logis, entraînera la création d’un monument comparable dans la nouvelle cour.

Plusieurs nouveaux murs ou vestiges de murs ont été également repérés, soit sous les sols des bâtiments tardifs, soit à l’exté-rieur même de la commanderie et appartiennent aux bâtiments du prieuré médiéval. Un mobilier plus nombreux a également été découvert cette année : associé à une céramique régionale on a ainsi pu mettre en évidence plusieurs pré­sences inédites, comme par exemple des fragments d’un pichet « aux oiseaux », production saintongeaise et une trompe d’appel en céramique orange, à l’origine glacurée. Ces pièces, découvertes dans un cloaque de latrines et la couche de comblement du bassin médiéval, datent du Moyen Âge final.

 

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Vue partielle de la fouille depuis le sud-ouest. Au premier plan : à gauche le puits, à droite le bassin de la phase tardive. Au centre, sous les niveaux d’occupation du bâti­ment : bassin médiéval. A l’arrière plan : la tour flanquant l’angle de la commanderie.

 

La poursuite des recherches devrait prendre la forme d’une fouille triannuelle dont l’objectif premier serait d’achever l’étude de la commanderie des hospita­liers et de poursuivre la reconnaissance des parties anciennes du prieuré du Saint-Sépulcre. Parallèlement, l’étude du bâtiment identifié dans le village comme étant la commanderie des XVIIe-XIXe s. sera entreprise, ainsi que la reprise globale du dossier historique associé à ces trois implantations religieuses.