Le Chalard - Les Vigères
2002
Moyen Age
Patrice CONTE
Découvert fortuitement sur l'emprise du terrain de camping des Vigères, un souterrain a fait l'objet d'une topographie et de sondages par une équipe de l'association ArchéA. Situé dans une partie de la région li mousine, aux confins de la Dordogne voisine, surtout connue pour ses travaux miniers aurifères de l'Age du Fer et antiques, le monument étudié s'avère en revanche appartenir à la catégorie des " souterrains aménagés médiévaux ".
C'est par une ouverture accidentelle provoquée par l'effondrement de la voûte de la galerie principale que l'on pénètre aujourd'hui dans la cavité. La topographie réalisée de la partie actuellement accessible se développe sur une longueur d'environ 28 mètres. Elle s'organise à partir d'une galerie principale au tracé en ligne brisée distribuant plusieurs structures de type salle, certaines disposées en chapelet. Cette galerie principale est aujourd'hui comblée à son extrémité nord dans un secteur où la présence d'un système de feuillures pariétales suggère la proximité avec la surface et donc l'accès originel au dispositif souterrain. Deux salles se greffent latéralement à la galerie principale : la première présente un plan vaguement quadrangulaire d'une longueur maximale de 4,80 m., l'autre, beaucoup plus petite, affecte un plan ovale (1,50 x 1,85 m) .
LIMOGES
5, rue d'Alger 170-72, rue MontmaillerLimoges - 5 rue d'Alger
2002
Contemporain
Jean-Claude GRANY et Julien DENIS
Des travaux de terrassement, liés à un projet immobilier sur deux parcelles situées entre la rue d'Alger et la rue Montmailler, ont mis au jour des cavités en grande partie creusées et aménagées dans le substrat. La première cavité, au 70 de la rue Montmailler, était trop fragilisée par le passage des engins mécaniques pour l'on puisse se permettre d'en effectuer l'étude.
Excepté son accès originel (aménagé dans un mur en béton), la deuxième cavité (au 72, rue Montmailler) est creusée dans le substrat. Elle se compose, à première vue, d'une galerie orientée sud-ouest / nord-est (longue de 8,80 m, large, en moyenne, de 1,40 m, avec une hauteur moyenne de 1,60 m), et de deux renfoncements latéraux aménagés du même côté. Ces derniers sont larges de 1,50 m, profonds de 1,60 m, et hauts de 1,50 m. Leurs extrémités sud-est ont été coupées par les engins de terrassement (et constituaient, durant la phase d'étude, les seuls accès à la cavité). La galerie et les renfoncements offrent des voûtes cintrées.
On observe plusieurs aménagements pariétaux correspondant à d'anciens systèmes de fermeture. Un sondage réalisé à l'extrémité nord-est de la cavité a mis en évidence la présence d'une série d'aménagements creusés dans le sol, et complémentaires de ceux qui sont visibles dans les parois et dans la voûte. Ces systèmes de fermeture compartimentent la cavité non seulement au niveau de l'amorce des renfoncements, mais également sur le parcours de la galerie qui se trouvait ainsi scindée en trois (l'extrémité nord-est de la galerie constituant en fait un renfoncement à part entière).
Enfin, si ce souterrain semble s'apparenter, par ses caractères et sa morphologie archaïque, aux cavités médiévales connues par ailleurs en Limousin, l'étude des documents d'archives démontre qu'il n'est pas antérieur au deuxième tiers du XIXe siècle. Il constitue la cave d'un immeuble édifié dans les années 1830-1840 au cours d'une grande phase d'extension des faubourgs ouvriers de la ville de Limoges.
Saint-Jean-Ligoure - Bas castrum de Châlucet
2002
Moyen Age
Patrice CONTE
Cette première campagne d'un nouveau programme triannuel a essentiellement porté, d'une part sur l'achèvement de la fouille d'un certain nombre de secteurs engagée les années précédentes, d'autre part sur l'extension des zones étudiées autour des zones déjà ouvertes les années précédentes. Ainsi, l'opération de 2002 a permis d'étendre l'exploration vers l'angle nord-ouest de l'enceinte et, vers le sud, s'est attachée à relier le corps de bâtiments II et III à la maison-tour située sur au sud-ouest (bâtiment I).
Au nord, la fouille a concerné un vaste secteur compris entre le bâtiment à contreforts (IV) et la courtine. Initialement cette zone se caractérisait par l'absence de couches d'écroulement et donc une topographie régulière et horizontale. La mise en évidence, en 2002, de constructions sur pans de bois autour du bâtiment IV impliquait une approche progressive du décapage dans ce secteur afin de repérer d'éventuels édifices conçus suivant le même principe. Limitée, pour cette première campagne, à la bande de 100 m2 située le long de la courtine occidentale, la fouille a révélé des couches empierrées pouvant correspondre à des sols aménagés. Un muret, en bord de fouille à l'est, en constitue une probable limite. Partiellement dégagé en 2002, il convient d'attendre la poursuite de la fouille pour fixer la fonction de cette construction.
Sous ces remblais, utilisés pour constituer en quelque sorte des niveaux de cour au nord-ouest du bâtiment IV, un sondage profond établi contre le parement interne de la muraille d'enceinte, au niveau d'un léger changement d'orientation du tracé de celle-ci a permis de repérer les vestiges d'un mur d'une largeur comparable à l'enceinte (1,40 m) et chaîné à cette dernière.
Ce mur de direction ouest-est a fait l'objet d'une récupération ancienne, avant d'être recouvert par le remblai de cour. L'examen de ce reliquat de mur et de ses associations avec le mur d'enceinte montre, qu'initialement, un édifice de plan quadrangulaire occupait cet emplacement. Ce n'est que dans un second temps, probablement au moment de l'extension de l'enceinte, que l'on a englobé les murs ouest et nord de cette construction dans le tracé de celle-ci. Devenus inutiles, les deux autres murs de l'édifice ont été démantelés puis recouverts par des apports massifs de terre afin de constituer les niveaux de cour entre le bâtiment IV et la fortification villageoise.
L'étude des abords du bâtiment à contreforts (IV) a également été poursuivie au nord, à l'ouest et au sud de celui-ci. Plusieurs aménagements ont ainsi pu être étudiés et témoignent, soit d'aménagements de sols de circulation autour de l'édifice, soit de constructions associées et appuyées à ce dernier. C'est par exemple le cas d'un édicule situé vers le sud-ouest identifié comme étant un cloaque de latrines d'étage révélées, l'an passé, grâce à l'étude de la répartition du lapidaire.
Au sein de l'ensemble bâti déterminé par le bâtiment IV ses annexes et les murs qui en marquent la limite, a également été achevée la fouille de la cave 2, située au sud-est du bâtiment. Un important mobilier céramique et osseux a été récolté, il correspond à l'abandon de cette structure de stockage, utilisée comme simple dépotoir. On notera toutefois la découverte d'une petite "fosse-silo" aménagée dans le sol de la cave.
Au centre de la zone étudiée, l'espace interne du bâtiment III a été complètement fouillé. L'organisation complète de ce rez-de-chaussée à fonction domestique est donc désormais acquise. La fouille 2002 a ainsi révélé de nouvelles zones de combustion et l'aménagement d'une banquette rocheuse destinée à servir de siège près de l'unique foyer construit découvert dans ce secteur. La fouille de l'entremis situé immédiatement au nord de ce bâtiment résidentiel a livré la fin d'une couche dépotoir contenant d'assez nombreux témoins matériels parmi lesquels une chape émaillée de boucle de ceinture (X111-XlVe s.).
Au sud du bâtiment III, cinq nouveaux édifices ou espaces bâtis ont été mis partiellement au jour. Située immédiate
ment dans le prolongement de cette dernière maison, une cellule la complète, même si aucun passage n'existe entre ces deux parties d'édifice. Cette construction possède deux accès : l'un vers l'ouest qui distribue un espace mitoyen à l'enceinte ; l'autre vers l'est qui ouvre vers un ensemble complexe d'espaces construits de plus petite dimension. L'un d'eux possède deux caractéristiques inédites jusqu'ici sur le site : un escalier d'étage et une alcôve murale intégrant un évier monolithe que la prochaine campagne s'attachera à étudier.
Enfin, l'accès à la troisième des caves jusqu'ici repérées sur le site a été dégagé. Il présente une organisation très proche de la structure voisine (cave 1, sous le bâtiment Il) : un escalier droit et une trémie sont directement creusés dans le rocher, ils donnent sur un passage voûté dont les parois ont été doublées de maçonneries et intègrent une porte. La stratigraphie associée à cet édifice souterrain témoigne d'un effondrement ancien de toute la partie d'accès et, par conséquent de l'abandon rapide de la cave, peut-être au cours même de l'occupation du site.
La campagne 2002 a également vu la poursuite d'un certain nombre d'études parallèles : étude de la répartition des éléments lapidaires, du mobilier céramique et des éléments de verrerie, nettoyage conservatoire d'un corpus de plus de 150 objets en fer et en alliage cuivreux. Par ailleurs une première série d'analyses micromorpho-logiques a été menée sur le site. La fouille 2003 devra permettre de poursuivre l'exploration de terrain des secteurs partiellement étudiés en 2002, ainsi que les analyses en cours.