DONNÉES POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DE LA FAÏENCE DE LIMOGES
Par Eric BALBO
Extrait de
Ethnologia, Etudes Limousines, revue d'ethnologie et des sciences sociales
nos 57-60, 1991
(L'édition primitive dans Ethnologia n'avait pu permettre la couleur, j'ai donc augmenté cette publication de dessins et photos couleur)
Bien que nous connaissions l'existence d'une manufacture de faïence à Limoges dans la première moitié du XVIIIème siècle, l'évolution de sa production tant quantitative que qualitative nous échappe encore en grande partie.
La faïence en usage à Limoges au début du XVIIIème siècle
Inventaire d'un marchand faïencier en 1737
Quelle était la provenance de la vaisselle de faïence utilisée à Limoges au début du XVIIIème siècle ? Nous pouvons en avoir une "image" grâce à l'inventaire après décès effectué en 1736 chez un marchand faïencier de Limoges1.
Celui-ci révèle les provenances suivantes (fig. 1 et 2) : Nevers (78,2 %), La Rochelle (14,8 %), Rouen (3,8 %) et la Hollande (3,2 %).
Nous observons que les échanges de cette marchandise se font selon deux voies principales :
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une, entièrement terrestre, partant de Nevers vers Limoges, via Bourges et Châteauroux,
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l'autre, mixte, maritime puis terrestre, pour les provenances de Hollande et Rouen via La Rochelle.
Cette répartition peut s'expliquer par deux facteurs : à cette époque les relations par voie terrestre n'étaient pas encore exemptes de danger2 pour ce produit fragile, et le transport maritime et fluvial était privilégié lorsque cela était possible. L'autre critère étant la préférence de la population limousine pour telle ou telle production. Cependant, nous savons que d'autres marchands faïenciers venaient écouler leurs articles dans la capitale régionale, tel ce marchand potier et faïencier du Blanc, en Berry, en 17333.
Cet engouement pour la faïence, outre une évolution des mœurs, est dû également à la mode lancée par Louis XIV qui, ruiné par ses guerres malheureuses, dû envoyer ses pièces d'argenterie et d'or à la fonte4 et remplacer celles-ci par de la céramique. Dès lors, la faveur s'attache aux diverses productions de faïences.
La manufacture de faïence de Limoges
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La production
Dans ce contexte, le Conseil d'Etat, par un arrêt du 29 Mai 1736, autorise le sieur André Massié à établir une "manufacture de fayancerie" à Limoges5. Celle-ci faisait donc besoin à la province qui, privée de facilités pour s'approvisionner en dehors de ses frontières, ne pouvait dispenser à sa population ce nouvel art de vivre.
Dès lors, Massié accélère son développement : le 14 Juin 1736, il achète à demoiselle Catherine Lajudie, veuve du sieur Martial Arnaud d'Encombe, un terrain d'environ 1 100 m² à l'extérieur de la ville, en bordure de la route de Paris (actuellement rue François Chénieux en regard des numéros 39-47). Le 23 Février 1738 est signée la première pièce connue et datée6. Cependant la production de vaisselle commune a dû démarrer dès l'année précédente, en 1737, comme stipulé dans l'arrêt du Conseil d'Etat. Du reste, un tarif de 1741 donne un exemple de la production commune de cette manufacture7.
Parallèlement à cette production courante, Massié sortit de sa manufacture des pièces "supérieures". Les éléments que nous connaissons à l'heure actuelle semblent avoir été conçus, voire réalisés, par deux catégories d'ouvriers. Ceux travaillant sur la faïence commune et sortant de temps à autre des pièces plus soignées mais encore d'une technique médiocre8 et ceux. venant spécialement de l'extérieur de la province9 et réalisant des pièces sans commune mesure avec la production courante10.
La faïencerie assura une production de 1737 jusqu'en 1771 et même au-delà si l'on se réfère à certains fragments d'encrier trouvés sur le site qui se situeraient chronologiquement autour de 1780.
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La famille Massié
Nous connaissons encore peu de chose sur la famille Massié. Tout commence avec André Massié (? - 22/09/1763)11 "entrepreneur des ouvrages du roi". Il devait être de condition relativement modeste s'il y a filiation avec Mathurin Massié, architecte et entrepreneur pour le roi, qui fut un temps domestique au service d'un membre de la communauté des prêtres de La Souterraine12. Cela ne l'empêcha pas, comme nous l'avons vu, de créer en 1737 sa manufacture de faïence. Après son décès, son fils Joseph (circa 1712- ?) prit sa succession jusqu'au 1er Mars 1771, date à laquelle il s'associe aux. frères Grellet et au chimiste Nicolas Fournérat pour établir une manufacture de porcelaine. Cependant, celui-ci put conserver le four à faïence, deux meules à broyer et son logement13. Il est à noter que son père, André, passa à côté du secret de la porcelaine (sans le savoir) vers 1738 si l'on en croit Monsieur Millot, ancien chef des fours et du laboratoire des pâtes de la manufacture de Sèvres, en visite à Saint-Yrieix. En effet, Massié, n'ayant pas les connaissances nécessaires, essaya comme terre de faïence du kaolin, qui ne convenait pas pour l'émail14.
Après la vente de la manufacture au roi le 15 Mai 1784, Joseph Massié, âgé alors d'environ 72 ans15, toucha sur la vente 30 000 livres représentant le prix des locaux dont il était encore propriétaire.
Malheureusement, il dut verser cette somme à ses créanciers. Il fut gardé dans la nouvelle manufacture avec le titre de contrôleur (logé, chauffé et éclairé avec des appointements de 1 200 livres par an). Nous nous apercevons en outre que sur cet "état général des salariés" un de ses fils était mouleur-réparateur pour un salaire de 720 livres par an16, et que deux "demoiselles Massié" sont employées comme doreuses-brunisseuses17.
Cependant, la manufacture ne cessait de péricliter et le 1er Avril 178818, Grellet, resté directeur après le rachat par le roi, donna sa démission. Il fut remplacé à ce poste par François Alluaud. En Mai 1788, Joseph était toujours contrôleur avec les mêmes émoluments19. Malgré l'énergie du nouveau directeur, la manufacture était toujours déficitaire et en Décembre 1792/Janvier 179320 Alluaud se désista de ses fonctions. Le contrôleur Massié le remplaça21. Toutefois, celui-ci était trop âgé pour s'occuper d'une telle entreprise et ses finances trop modestes pour faire face à une reprise économique. Il demanda donc plusieurs fois qu'on le relève de sa fonction de directeur qu'il n'avait acceptée qu'à titre provisoire. Néanmoins, il fut maintenu à son poste car aucun commissaire ne fut nommé. Enfin, le 9 Octobre 1796, la manufacture nationale de porcelaine fut vendue à trois anciens ouvriers de la fabrique. Tout travail avait cessé et Massié en gardait les clefs.
D'après une pétition présentée au Conseil Municipal de Limoges le 30 Avril 1797, la famille Massié ne possédait en tout et pour tout qu'une petite maison dans la commune de la dite ville.
Les données archéologiques
Tessonnière sur le site de la manufacture Massié22
En 1957, fut mis au jour, lors de travaux d'urbanisme, dans l'enceinte de l'ancienne manufacture de faïence du sieur André Massié, la sole, calcinée, de l'ancien four. Celle-ci avait un diamètre d'environ 4 m de diamètre.
Quelques fragments de pièces ont pu être recueillis, hors stratigraphie, par Monsieur Michot et Madame Pradère. Ces tessons de céramique proviennent soit de pièces cassées, soit de pièces de rebut.
Les fragments résultant de pièces cassées appartiennent à des plats possédant un décor en camaïeu bleu, assez lâche de dessin, peu net sur l'émail blanc bleuté toujours craquelé23. Ces pièces, épaisses, de faïence commune émanent vraisemblablement de plats oblongs octogonaux.
Les pièces de rebut, quant à elles, sont assez minces, recouvertes par un émail grisâtre, peu épais, peu adhérant, craquelé, piqué, souvent cloqué et bouillonné. Le décor, en camaïeu bleu terne, est mal venu. La mauvaise qualité de l'émail ne lui a pas permis d'absorber la couleur qui reste bleu-noirâtre.
La couleur de la terre est soit rouge, soit rosée, soit ivoire blanche.
Inventaire
Fragments de plats
Groupe 1 - 12 fragments, en terre blanche, à décor rouennais de galons et à bords godronnés. Sur chaque godron, une tache bleue séparée de la voisine par un trait bleu-gris. Au-dessous, un galon uni puis un second galon d'écailles imbriquées, alternant avec des motifs floraux stylisés.
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Groupe 2 - 2 fragments, en terre blanche, semblables aux précédents mais avec une variante de décor: les taches extérieures sont remplacées par de petits traits dans le goût de Nevers.
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Groupe 3 - 4 fragments de bordure extérieure, en terre rouge, analogue à celle des 12 premiers. Sur le marli du plat se trouve un décor de rinceaux et feuillages stylisés ornés de gros points.
Groupe 4 - 3 fragments de marli, en terre blanche, décorés de feuillages stylisés dans le goût de Rouen.
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Groupe 5 - 2 fragments de fonds de plats avec pour décor un motif floral bleu accentué de gris- bleu.
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Groupe 6- 3 fragments soudés à la cuisson par affaissement des gazettes.
Il est à noter que certains fragments présentent à leur revers une coloration mauve/violacée due vraisemblablement au dégagement de vapeurs de manganèse dans le four .
Fragments de pièces diverses
Groupe 7 - 4 fragments, en terre rosée, d'un grand encrier rond (d'un diamètre de 14 cm environ) muni d'une tubulure à la partie supérieure, pour la plume. Décor en haut et en bas d'un galon bleu de cobalt éclaté, à la cuisson, et gris- bleu.
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Groupe 8 - 1 fragment, en terre rouge, d'un encrier (?) surmonté au bord d'une sorte d'anneau à très petite ouverture. Décor de lambrequins à deux tons de bleu, zones quadrillées. Email très mince, piqué et incomplètement réparti.
Groupe 9 - 1 fragment, en terre rosée, d'une pièce cylindrique d'une hauteur de 6,5 cm. Bordure supérieure du type de décor du groupe 7, en bas décor de paraphe. Décor bleu pâle et noir de manganèse. Email mince, piqué et mal réparti.
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Groupe 10- 1 petit fragment, en terre rosée, d'une pièce circulaire d'un diamètre de 12 cm. L'émail, peu adhérent, recouvre mal la pièce. Le fond de celle-ci, qui reste seul, laisse présager un décor de motifs floraux bleus soulignés d'un peu de gris bleu.
Groupe 11- 6 fragments, en terre très rouge, appartenant à des petits pots cylindriques. Bordure en relief à la partie supérieure (hauteur entre 6 et 7 cm ; diamètre entre 6,2 et 7,2 cms).
3 sont décorés en bleu de guirlandes (décor du Sud-Ouest), double filet à la base.
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3 sont décorés d'une bordure dans le goût de Rouen. L'un deux possède encore son anse rayée de traits bleus transversaux.
L'émail est piqué et mal réparti.
Groupe 12- 3 godets percés de quatre à cinq trous. Bord évasé rayé de traits bleus. Email épais et bien glacé mais mal adhérent, fortes craquelures.
Groupe 13- 4 fragments, en terre rosée ou rouge, de coupe d'une hauteur de 5 cm et d'un diamètre de 8 cm. Le décor de la bordure très mal ressorti paraît être dans le goût de Moustiers, filet bleu à la base. Email bouillonné.
14- 1 fragment, en terre rosée, de dessous d'encrier. Décor bleu en bordure.
15- 1 fragment, en terre de rosée, faiblement godronné. Email bouillonné, décor gris noir, pas cuit en bordure.
16- 1 fragment, en terre rosée, de pot d'un diamètre de 9 cm à la base. Décor de ferronnerie noir et bleu clair.
17 - 1 fragment de pot, ou plutôt de gourde, en terre très rouge. Email bouillonné. Décor genre Nevers "a boyre".
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18- 1 saleron à piédouche d'un diamètre de 7 cm. Email bouillonné. Bordure avec filets bleus. Au fond, motif floral stylisé.
Groupe 19- 3 fragments, en terre rouge, de pot (dont 2 font partie de la même pièce) d'une hauteur de 7,5 cm. Diamètre du fond: 3,5 cm ; diamètre au niveau du col: 6,5 cm. Décor grossier de palmes (taches bleues).
20 - 1 couvercle, en terre rouge, d'un petit pot. Bordé d'un double filet bleu et croisillé. Au centre motif en corbeille fleurie.
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21 - 1 couvercle, en terre rouge, d'un petit pot.
Bordé d'un double filet bleu et dentelé. Au centre, motif en cul de lampe.
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22- 1 fragment, en terre rouge, de couvercle surmonté d'un bouton décoré de cercles concentriques. Décor de motifs floraux disposés en croix.
23- 1 anse de pichet, en terre rosée, épaisse, décorée de traits transversaux bleus.
24- 1 petit pot, en terre rouge, à bec sur trois petits pieds contournés, d'une hauteur de 11 cm et d'un diamètre de 3,5 cm. La panse est renflée, émaillée mais non décorée.
Groupe 25- 4 fragments de pots identiques aux précédents. L'intérieur est émaillé blanc tandis que l'extérieur est émaillé par manganèse bien venu et brillant sur trois d'entre eux. Le quatrième est terne, mat, violet pâle, pas cuit.
Groupe 26- 3 petits couvercles à bouton. Emaillés extérieurement en manganèse mat et pâle. Diamètre de 6,5 cm.
27- 1 couvercle identique au précédent mais d'un diamètre de 8,5 cm.
Groupe 28- 8 fragments, en terre rosée, de pots non décorés, mal émaillés.
Groupe 29- 38 petites coupelles mal émaillées d'un diamètre de 6,3 cm et d'une hauteur de 3,5 cm.
Cet inventaire laisse apparaître certains traits communs et caractéristiques de cette production. Les similitudes se retrouvent au niveau de l'émail (le plus souvent grisâtre, craquelé ou piqué), de la qualité, médiocre, des décors et de sa coloration en bleu de cobalt, terne. En revanche, cet échantillonnage permet de différencier au moins trois types de pâte : rosée, rouge et ivoire.
L'ensemble de cette fabrication est assez quelconque au point de vue de la qualité des glaçures. Certains fragments parmi les pièces les plus réussies rappellent le grand plat "La justice" du musée Adrien Dubouché.
En outre, la forme tardive des encriers permet de dater ces pièces autour de 1780, ce qui tend à confirmer la persistance de la fabrication de la faïence par Massié en même temps que celle de la porcelaine.
Données acquises lors de la fouille archéologique du 8 rue Elie à Limoges24
Cette fouille, qui portait sur un ensemble de structures souterraines datant du Moyen-Age à la période contemporaine, avait pour but d'évaluer et de relever les données archéologiques en place avec une phase de réhabilitation et d'aménagement de cet espace.
Un remblai, effectué vers le début du XIXème siècle, révéla un grand nombre de céramiques tant en terre commune qu'émaillée.
De cet ensemble mobilier25 se dégage, entre autre, un lot de faïences qui, par sa qualité de l'émail et par son décor paraît pouvoir être attribué à une fabrique limousine. Ce lot se compose de :
30- Une gourde sphéroïde à panse ronde et aplatie sur l'avant et l'arrière. Deux passants sont accolés de chaque côté de la panse sur sa partie supérieure pouvant laisser le passage d'un cordon pour le transport. Pâte blanche. Email blanc, tirant sur le gris et fortement craquelé. Cette gourde port comme inscription "BOY" sur une de ses faces aplaties.
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31- Une gourde du même type que la précédente mais de meilleure facture avec un émail plus blanc et mieux nappé. Le col est haut et droit, le rebord est épaissi extérieurement convexe. L'inscription peinte sur une de ses faces, est "A TOU" (ce qui semble vouloir dire "à toi", "à ta santé")26. Cette forme se retrouve fréquemment dans les productions du Centre et du Sud-Ouest, notamment en Angoumois27. Cette forme et le décor sont à rapprocher avec le fragment n°17.
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32- Un pichet ovoïde à base élargie concave .D'une hauteur de 16,2 cms et d'un diamètre au pied de 7,2 cms. Encolure rectiligne et rebord épaissi extérieurement convexe. Le bec verseur manque. Pâte blanche homogène. Email blanc, légèrement bleuté. Décor sur la panse représentant un feuillage stylisé, et sur l'anse par de larges traits, le tout en bleu de cobalt (à rapprocher du n°23). Nous remarquons une certaine analogie avec le décor n° 4 de la tessonnière Massié. En revanche, le décor en croix accosté de quatre points se retrouve sur des pièces aussi dissemblables qu'à Ardus près de Montauban28 ou qu'à Strasbourg29.
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33 - Un autre pichet (fragments) de type identique au précédent. Le décor central de feuillage est délimité par deux traits horizontaux au niveau du col et de la base (nous retrouvons ce double filet à la base sur le n° 11 de la tessonnière Massié).
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34- Assiette plate à marli d'un profil légèrement galbé. La pâte est rose pâle. Le décor en plein se compose de treillages comportant des réserves contentant un décor floral stylisé en bleu-noir et bleu-clair. L'émail est blanc et craquelé.
35- Un lot de trois assiettes creuses. La pâte est blanche. L'émail blanc, très craquelé. Le décor en plein se compose, sur l'aile, de feuillage stylisés séparés par des traits verticaux sur lesquels viennent aboutir un demi-cercle (arceau) rejoignant le médaillon central qui, délimité par un anneau tressé, représente une fleur accostée de feuillage. Il existe plusieurs variantes du motif central.
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37- Un rebord de plat. Pâte blanche, épaisse. Glaçure stannifère blanche à l'intérieur avec un décor bleu en deux tons sur l'aile, représentant de l'extérieur vers l'intérieur: un trait épais puis, en-dessous, un trait ondulé contenu entre deux traits plus fins. Dans chaque espace du trait ondulé se trouve un point. Couverte extérieure par un émail brun -noir à base de manganèse. Nous avons retrouvé un plat de même type chez un particulier limougeaud. C'est un plat ovale, festonné, comportant le même motif sur son marli et possédant un motif central "à la corbeille fleurie"31.
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38- Un saladier rond. Pâte blanche. Email blanc-gris, craquelé. Sa paroi extérieure est cannelé. Son décor, en bleu, est constitué par une frise intérieure de rinceaux de feuillage stylisé et d'un bouquet floral central. Ce décor se rapproche du n°4 de la tessonnière Massié.
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39- Un autre saladier (ou plat creux) possède une facture plus soignée avec un nappage de l'émail bien réparti et brillant. Le décor, en bleu, bien que reprenant des rinceaux de feuillage est traité différemment par rapport au précédent. Le décor central représente une fleur.
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40- Un fragment de saucière ovale, à parois convexes. Pâte blanche. Email blanc, craquelé. Le décor, bleu en trois tons, se compose d'une frise interne par une guirlande de feuilles, d'un filet bleu sur le rebord externe de la lèvre. Le motif central laisse présager un bouquet de fleurs stylisé. Cette saucière possède des oreilles de préhension latérales dont la face supérieure est pourvue de traits bleus rayonnants32.
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Eléments de synthèse
Au terme de cette première étude, nous sommes contraints d'admettre que les acquis sont encore partiels. En effet, les divers points abordés précédemment manquent encore de relation: en ce qui concerne l’inventaire du marchand faïencier de 1736, il faut en relativiser la portée. En effet, nous pouvons admettre, éventuellement, une spécialisation d'importation ... Toutefois cela souligne certains flux commerciaux vers le Limousin, à cette époque. De plus, les tessons récoltés sur le site même de l'ancienne manufacture Massié ne montrent, pour l'essentiel, que des pièces de rebut et les données sont plus que fragmentaires. La seule approche de la production technologique et artistique de cette fabrique aurait été une fouille archéologique, ce qui aurait permis de révéler les différents types de formes et de décors dans une échelle chronologique précise, sur une durée d'activité d'environ 45 ans.
En fait, même si les décors présentés ici peuvent nous aider à cerner cette faïence, la qualité de telle ou telle production est par trop dissemblable et les données trop lacunaires pour en définir actuellement des caractéristiques types précises.
Nous constatons que beaucoup de pièces en usage ont un émail blanc tirant sur le gris, plus ou moins craquelé, quelquefois tenant mal biscuit (mais ceci ne peut être admis comme règle générale).
Une autre tendance serait que la production de cette manufacture n'aurait porté que sur de la faïence grossière à bon marché. Force est de le constater sur plusieurs points : la pâte n'est pas très fine, les couleurs se résument à 100 % par du bleu de cobalt (le moins cher et tenant le mieux à la cuisson), un émail blanc stannifère de qualité médiocre remplacé souvent par un émail brun-noir à base de manganèse, encore moins cher. En effet, l'entreprise de Massié se trouve en concurrence entre les productions extérieures déjà bien établies et ayant une technique éprouvée et le début de la production de porcelaine à Limoges, ce qui en tout état de cause devait effacer à brève échéance une céramique devenue obsolète.
A l'heure actuelle, nous sommes presque confrontés aux mêmes problèmes d'identification que Camille Leymarie il y a près d'un siècle.
Faute d'une fouille archéologique près du four trouvé en 1957, des données capitales, et certainement irremplaçables, sont aujourd'hui manquantes.
Ainsi, afin de mieux cerner l'histoire et les implications socio-économiques attachés à cette production, il conviendrait désormais de préciser l'étude typologique des matériels appartenant aux collections privées, mais aussi espérer que de futures fouilles, peut-être sur le site de production lui-même, mais également sur des habitats urbains, soient réalisées et livrent des séries de références nouvelles à cette étude qui n'en est, encore aujourd'hui, qu'à ses débuts.
Notes
1- Michel TINTOU, Inventaire des biens d'un marchand faïencier de Limoges en 1736, dans Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin (BSAHL), tome XC, 1963, p.189-199 et 277.
2- Une description de cet état est cité dans: Les grands chemins du Limousin, Paul DUCOURTIEUX : "Etat des grandes routes et communications au moins de décembre 1787- Route de Limoges à Poitiers par Bellac- Cette route est majeure. Elle communique tout le Limousin avec le Poitou et sera d'une très grande ressource pour la circulation des objets de subsistance ... Cette route est ouverte depuis M. de Tourny et elle est journellement pratiquée quoi qu'elle soit également de mauvaise qualité sur les deux généralités. Les directions de Bellac aux limites du Poitou pourront subsister, mais comme de Limoges à Bellac elles sont très mauvaises, il faudra les changer en très grande partie, surtout à l'arrivée de Bellac; mais cette arrivée a été projetée par la droite, de manière à ne rien laisser à désirer, quoique les abords de Bellac soient effrayants des deux côtés, et surtout celui de Limoges ..." (Archives de la Haute- Vienne, série C, 302).
3- Archives départementales de la Haute-Vienne, série C, côte C 466.
4- Edits somptuaires de 1689, 1699 et 1709.
5- A. FRAY - FOURNIER, Documents pour servir à l'histoire de l'industrie et des manufactures du Limousin, in BSAHL, tome XL, 1892, p.201-202 (nous retranscrivons l'intégralité de ce texte) : "Extrait des registres du Conseil d'Etat : Vu au Conseil d'Estat du Roi la requeste présentée en icelui par André Massié, architecte et entrepreneur des ouvrages des ponts et chaussées de la Généralité de Limoges, contenant que l'éloignement des manufactures de fayancerie des villes de Bordeaux, Moulins et Nevers, les traverses pénibles et la difficulté des chemins, rendant cette sorte de marchandise extrêmement rare dans le haut et bas Limosin, le suppliant se seroit porté à en établir une dans la dite Généralité, à l'effet de quoi ayant fait venir du dehors des ouvriers capables d'exécuter ce projet conjointement avec lui, il a, de la terre préjugée propre à cette fabrique, fait faire différents essais, lesquels en promettent un succès assuré. Mais comme cette entreprise exige des dépenses considérables dont le supliant ne scauroit espérer de s'indemniser que par une possession tranquille de son état, de la jouissance des exemptions et privilèges que Sa Majesté a la bonté d'accorder ordinairement à ceux qui veulent bien employer leurs soins et leur fortune pour l'utilité publique, il a lieu d'espérer que Sa Majesté, considérant les avantages qui resulteront de l'établissement d'une pareille manufacture dans la Généralité de Limoges, se portera d'autant plus volontiers à la favoriser que le supliant n'est entré dans le projet dont il s'agit qu'à la persuasion des personnes les mieux informées des besoins de la province et des plus zélées pour le soulagement de ses habitants.
A ces causes requéroit le supliant qu'il plût à Sa Majesté lui accorder le droit de fabriquer seul de la fayance dans le haut et bas Limosin, pendant le temps et espace de vingt années avec deffenses expresses à toutes personnes d'en faire ou faire faire pendant le dit temps en la dite province, à peine de trois mille livres d'amende, de confiscation des matières travaillées ou préparées et de tous dépens, dommages et intérêts, l'exempter pendant le dit temps, ensemble les fabriquans et ouvriers qu'il sera obligé de faire venir des provinces circonvoisines, de la taille personnelle, fourrage et ustancile, logement de gens de guerre, collecte, tutelle, curatelle et nomination à icelles, guet et garde et autres charges publiques, ordonner que la dite manufacture sera érigée en manufacture royale et lui permettre de faire fouiller des terres, sables et autres matériaux propres à la dite fabrique partout où il s'en trouvera, en dédommageant les propriétaires des fonds à dire d'experts.
Veu aussi l'avis du Sr Aubert de Tourny, maître des requestes et intendant de la Généralité de Limoges, ensemble celui des députez du commerce.
Ouy le rapport du sieur Orry, conseiller d'Estat et ordinaire au Conseil royal, controlleur général des finances.
Le Roy en son Conseil a permis et permet au sieur Massié de faire fabriquer toutes sortes d'ouvrages de fayancerie dans tel lieu de la province et Généralité de Limoges qu'il jugera le plus propre pour l'établissement de la dite manufacture, faisant défenses à toutes personnes de l 'y troubler, à peine de tous dépens, dommages et intérêts. V eut Sa Majesté que le dit sieur Massié, le contre-maître et le peintre qui seront par lui employez soient exempts de la taille pour raison de la dite manufacture seulement et qu'à cause de leurs biens personnels et autres qu'ils pourront faire valoir, ils soient taxez d'office par le Sr Intendant de la dite Généralité. Ordonne, en outre, Sa Majesté, que le dit Massié sera pareillement exempt des fourrage, ustancile, logement de gens de guerre, collecte, tutelle, curatelle et nominations à icelles, guet et garde et autres charges publiques, tant et si longuement que subsistera la dite manufacture, à la charge pour lui de justifier au conseil de l'établissement d'icelle dans un an, à compter du jour et date du présent arrêt, sur lequel seront toutes lettres nécessaires expédiées.
Fait au Conseil d'Estat du Roi tenu à Versailles le vingt-neuf may mil sept cent trente-six ..." (Archives départementales de la Haute-Vienne, registre d'édits et déclarations de 1740 à 1785, série C, second complément à publier).
6- Cette pièce, conservée au musée de Saumur et portant l'inscription : "Limoges le 25 février 1738", est un encrier cylindrique d'un diamètre de 15 cm. Sur une de ses parois est flanqué un porte-plume. Le décor de sa panse représente un paysage, d'inspiration chino-rouennais, dit "à la pagode ", dans un camaïeu bleu de cobalt. Sur sa face supérieure, se développe une frise d'inspiration de Moustier reproduisant un motif de fines broderies à l'imitation de la dentelle.
7- A. FRAY-FOURNIER, op. cit., p.205 :
" Aubert de Tourny, intendant de la Généralité de Limoges, à Monsieur Fagon, intendant des finances :
A Limoges, le 27 décembre 1741.
Le Sr Massié, sur la manufacture de fayance duquel j'ai eu l'honneur d'écrire à M. le contrôleur général le 15 de ce mois, en réponse à sa lettre du 5, a désiré vous envoyer différentes petites pièces de sa fayance qu'il a fait mettre à votre adresse dans une boëte partie par le messager de cette semaine, afin que vous puissiez connoitre si elle mérite la protection du Conseil; l'état en sera joint avec les prix ; il me prie de vous en prévenir et dit que si son débit augmentoit par la diminution des droits de sortie, il pourroit, en se contentant de moins gagner sur chaque pièce, les donner à meilleur marché.
J'ay l'honneur d'être, Monsieur, etc...
Tourny
Etat de la fayance de la manufacture de Limoges, contenue dans une caisse adressée à M. Fagon le 22 décembre 1741, par le sieur Massié :
3 assiettes 4 livres la douzaine 2 jattes ovales 1 liv. 10 s. la pièce 1 pot à l'eau 1 liv.
1 compotier 8 s.
1 théyère 18 s.
1 plat de service ordinaire qui va au feu
Il y a dans cette manufacture d'autre fayance de toute espèce qui soutient le plus gros feu, comme casserolles, plats, pots à soupe, même des réchauts et des alambics; on y fabrique des assiettes de prix plus bas que celles cy-dessus à 3 liv., 2 liv. et 1 liv. 15 s. la douzaine.
Si l'entrepreneur avait plus de débit, il pourroit, en se contentant d'un médiocre profit, pour donner la marchandise à beaucoup meilleur marché".
(Archives départementales de la Gironde, série C, nO1766).
8- Comme les deux plats connus: celui conservé au musée Adrien Dubouché à Limoges, d'un diamètre de 59 cm, et représentant une scène allégorique sur la justice, timbrée aux armes du marquis Aubert de Tourny. La pâte est épaisse et son émail grisâtre et fortement craquelé. L'ensemble du décor est en camaïeu bleu. Il est marqué: " A Limoges le 18me may 1741", l'autre plat, conservé au musée national de céramique de Sèvres, d'un diamètre de 56 cm, représente une scène de chasse au cerf en forêt composé dans les tons bleu pâle, gris violacé et verdâtre, réhaussé de jaune. Il est daté : "Limoges 1741". Le décor, d'inspiration rouennaise et de Moustier, est fondu dans l'émail, ne "ressort" pas et n'est pas lumineux.
Ces deux plats témoignent d'une technique malhabile et insuffisante.
9- Il est intéressant de noter que vers 1768, une faïencerie s'établit à Saint-Yrieix sous la direction d'un nommé Perchin. Or, nous connaissons un directeur de faïencerie du nom de Jean Perchain à Bergerac. Celui -ci eu une faïencerie puis fut directeur de divers établissements: du Fleix (Dordogne, en 1769-1770), du Petit Port (Dordogne, en 1777), de Rigne (Deux-Sèvres, en 1789). En 1768, il devait avoir environ 37 ans. Etant assez instable, peut-être est-il le Perchin de Saint-Yrieix ? De plus,
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Monsieur Claude Lacombe note un Edme Perchin (mouleur en faïence) et décédé le 10 décembre 1749 à Saint-Jean-de-Nevers. Il est donc possible d'envisager une origine nivernaise à cette famille et comprendre certaines influences que l'on retrouve sur plusieurs faïences limousines.
(Claude LACOMBE, Faïences et faïenciers de Bergerac au XVIIIème siècle, Editions VESUNA, 1989, Périgueux, p.47-49).
10- Cette production se traduit par trois pièces connues. Deux sont signées et une attribuée : une fontaine d'applique dont le décor en camaïeu bleu consiste en des sujets chinois parmi une végétation exotique. Au centre se trouve deux écussons d'alliance dont les armoiries, identifiées par Monsieur Jean Eybert (in BSAHL, tome CI, 1974, p.229), sont de Jean Martial de Fénis, gouverneur de Tulle de 1749 à 1764, et de Marie Desjeans de Montignac. L'émail est blanc, lisse et régulier. Il est daté: "Limoges 1735" ; un encrier, décrit note 6; et une assiette, d'un diamètre de 23,5 cm, dont le décor est en camaïeu bleu. Le tableau central est du type "à la pagode", l'aile est ornée, aux quatre points cardinaux, par des bouquets floraux, le tout entouré par une bordure de quadrillage. L'émail est de belle qualité et brillant.
11- Jeanne GIACOMOTTI, l'énigme des faïences de Limoges prélude à sa porcelaine, in Cahiers de la céramique et des arts du feu, no13, 1959, p.13.
12- Jacques DECANTER, in BSAHL, tome Cx, 1983, p.187-188.
13- Camille GRELLIER, L'industrie de la Porcelaine en Limousin, Paris, 1909, p.82 : "Il continuera à fabriquer et pourra même se servir des ustenciles qu'il cède à la société quand cela ne gênera pas l'exploitation de la porcelaine. Tant qu'il fabriquera de la faïence, il paiera la moitié des frais relatifs aux chevaux nécessaires pour faire tourner le moulin ".
14- Camille GRELLIER, op. cit., p.71-72 : "Il nous a été dit par un ancien de Saint- Iriée qu'on avait tiré il y a plus de 30 ans (N.D.L.A. : nous sommes en 1768) pour transporter à Limoges chez un fayencier pour en faire des assiettes et qu'il n'avait pas réussi, à cause qu'elle ne pouvait pas supporter le blanc de la fayence".
15- Camille GRELLIER, op. cit., p.100.
16- Camille GRELLIER, op. cit., p.101.
17- Jeanne GIACOMOTTI, op. cit., p.13.
18- Camille GRELLIER, op. cit., p.116.
19- Camille GRELLIER, op. cit., p.119.
20- Camille GRELLIER, op. cit., p.126.
21- Bien qu'Alluaud fut encore responsable de la gestion de celui-ci jusqu'au 15 ventôse an V (5 mars 1797). Camille GRELLIER, op. cit., p.126.
22- Ce chapitre repose sur l'étude de Madame Jeanne PRADERE que nous tenons à remercier chaleureusement pour nous avoir communiqué ses documents, ainsi que son érudition en la matière (certains tessons décrits ci-après sont photographiés dans l'article de Jeanne GIACOMOTTI, op. cit., p.15).
23- Ce décor est tracé soit en bleu de cobalt, soit en bleu-gris "passé".
24- Fouille réalisée par une équipe de l'Association ARCHEA (Limoges) sous la responsabilité d'Eric BALBO et de Patrice CONTE.
25- En cours d'étude. Publication exhaustive à venir.
26- Eric BALBO, Limoges, sondage. 8 rue Elie Berthet, Travaux d'Archéologie Limousine, vol. 4, 1984, p.144-145.
27- Marcel LATIER, Faïences et faïenciers d'Angoulême de 1748 à 1914, Bordeaux, 1971, p.40.
28- Les faïences du Midi et du Sud-Ouest de la France, Solange de PLAS, Paris, sans date, p.74.
29- Les faïences de Strasbourg et de l'Est de la France, Solange de PLAS, Paris, sans date, p.10.
30- Camille LEYMARIE, La recherche des faïences limousines, Limoges, 1895.
31- Nous remercions Monsieur Jacques ARDANT qui nous a permis de prendre en photo cette pièce de céramique.
32- La forme de cette céramique est typique des productions du Sud Ouest (Solange de PLAS, op. cit. note 27, p.62) et son décor rappelle en certains points le décor du groupe n 03 de la tessonnière Massié.