Notes
1- Michel TINTOU, Inventaire des biens d'un marchand faïencier de Limoges en 1736, dans Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin (BSAHL), tome XC, 1963, p.189-199 et 277.
2- Une description de cet état est cité dans: Les grands chemins du Limousin, Paul DUCOURTIEUX : "Etat des grandes routes et communications au moins de décembre 1787- Route de Limoges à Poitiers par Bellac- Cette route est majeure. Elle communique tout le Limousin avec le Poitou et sera d'une très grande ressource pour la circulation des objets de subsistance ... Cette route est ouverte depuis M. de Tourny et elle est journellement pratiquée quoi qu'elle soit également de mauvaise qualité sur les deux généralités. Les directions de Bellac aux limites du Poitou pourront subsister, mais comme de Limoges à Bellac elles sont très mauvaises, il faudra les changer en très grande partie, surtout à l'arrivée de Bellac; mais cette arrivée a été projetée par la droite, de manière à ne rien laisser à désirer, quoique les abords de Bellac soient effrayants des deux côtés, et surtout celui de Limoges ..." (Archives de la Haute- Vienne, série C, 302).
3- Archives départementales de la Haute-Vienne, série C, côte C 466.
4- Edits somptuaires de 1689, 1699 et 1709.
5- A. FRAY - FOURNIER, Documents pour servir à l'histoire de l'industrie et des manufactures du Limousin, in BSAHL, tome XL, 1892, p.201-202 (nous retranscrivons l'intégralité de ce texte) : "Extrait des registres du Conseil d'Etat : Vu au Conseil d'Estat du Roi la requeste présentée en icelui par André Massié, architecte et entrepreneur des ouvrages des ponts et chaussées de la Généralité de Limoges, contenant que l'éloignement des manufactures de fayancerie des villes de Bordeaux, Moulins et Nevers, les traverses pénibles et la difficulté des chemins, rendant cette sorte de marchandise extrêmement rare dans le haut et bas Limosin, le suppliant se seroit porté à en établir une dans la dite Généralité, à l'effet de quoi ayant fait venir du dehors des ouvriers capables d'exécuter ce projet conjointement avec lui, il a, de la terre préjugée propre à cette fabrique, fait faire différents essais, lesquels en promettent un succès assuré. Mais comme cette entreprise exige des dépenses considérables dont le supliant ne scauroit espérer de s'indemniser que par une possession tranquille de son état, de la jouissance des exemptions et privilèges que Sa Majesté a la bonté d'accorder ordinairement à ceux qui veulent bien employer leurs soins et leur fortune pour l'utilité publique, il a lieu d'espérer que Sa Majesté, considérant les avantages qui resulteront de l'établissement d'une pareille manufacture dans la Généralité de Limoges, se portera d'autant plus volontiers à la favoriser que le supliant n'est entré dans le projet dont il s'agit qu'à la persuasion des personnes les mieux informées des besoins de la province et des plus zélées pour le soulagement de ses habitants.
A ces causes requéroit le supliant qu'il plût à Sa Majesté lui accorder le droit de fabriquer seul de la fayance dans le haut et bas Limosin, pendant le temps et espace de vingt années avec deffenses expresses à toutes personnes d'en faire ou faire faire pendant le dit temps en la dite province, à peine de trois mille livres d'amende, de confiscation des matières travaillées ou préparées et de tous dépens, dommages et intérêts, l'exempter pendant le dit temps, ensemble les fabriquans et ouvriers qu'il sera obligé de faire venir des provinces circonvoisines, de la taille personnelle, fourrage et ustancile, logement de gens de guerre, collecte, tutelle, curatelle et nomination à icelles, guet et garde et autres charges publiques, ordonner que la dite manufacture sera érigée en manufacture royale et lui permettre de faire fouiller des terres, sables et autres matériaux propres à la dite fabrique partout où il s'en trouvera, en dédommageant les propriétaires des fonds à dire d'experts.
Veu aussi l'avis du Sr Aubert de Tourny, maître des requestes et intendant de la Généralité de Limoges, ensemble celui des députez du commerce.
Ouy le rapport du sieur Orry, conseiller d'Estat et ordinaire au Conseil royal, controlleur général des finances.
Le Roy en son Conseil a permis et permet au sieur Massié de faire fabriquer toutes sortes d'ouvrages de fayancerie dans tel lieu de la province et Généralité de Limoges qu'il jugera le plus propre pour l'établissement de la dite manufacture, faisant défenses à toutes personnes de l 'y troubler, à peine de tous dépens, dommages et intérêts. V eut Sa Majesté que le dit sieur Massié, le contre-maître et le peintre qui seront par lui employez soient exempts de la taille pour raison de la dite manufacture seulement et qu'à cause de leurs biens personnels et autres qu'ils pourront faire valoir, ils soient taxez d'office par le Sr Intendant de la dite Généralité. Ordonne, en outre, Sa Majesté, que le dit Massié sera pareillement exempt des fourrage, ustancile, logement de gens de guerre, collecte, tutelle, curatelle et nominations à icelles, guet et garde et autres charges publiques, tant et si longuement que subsistera la dite manufacture, à la charge pour lui de justifier au conseil de l'établissement d'icelle dans un an, à compter du jour et date du présent arrêt, sur lequel seront toutes lettres nécessaires expédiées.
Fait au Conseil d'Estat du Roi tenu à Versailles le vingt-neuf may mil sept cent trente-six ..." (Archives départementales de la Haute-Vienne, registre d'édits et déclarations de 1740 à 1785, série C, second complément à publier).
6- Cette pièce, conservée au musée de Saumur et portant l'inscription : "Limoges le 25 février 1738", est un encrier cylindrique d'un diamètre de 15 cm. Sur une de ses parois est flanqué un porte-plume. Le décor de sa panse représente un paysage, d'inspiration chino-rouennais, dit "à la pagode ", dans un camaïeu bleu de cobalt. Sur sa face supérieure, se développe une frise d'inspiration de Moustier reproduisant un motif de fines broderies à l'imitation de la dentelle.
7- A. FRAY-FOURNIER, op. cit., p.205 :
" Aubert de Tourny, intendant de la Généralité de Limoges, à Monsieur Fagon, intendant des finances :
A Limoges, le 27 décembre 1741.
Le Sr Massié, sur la manufacture de fayance duquel j'ai eu l'honneur d'écrire à M. le contrôleur général le 15 de ce mois, en réponse à sa lettre du 5, a désiré vous envoyer différentes petites pièces de sa fayance qu'il a fait mettre à votre adresse dans une boëte partie par le messager de cette semaine, afin que vous puissiez connoitre si elle mérite la protection du Conseil; l'état en sera joint avec les prix ; il me prie de vous en prévenir et dit que si son débit augmentoit par la diminution des droits de sortie, il pourroit, en se contentant de moins gagner sur chaque pièce, les donner à meilleur marché.
J'ay l'honneur d'être, Monsieur, etc...
Tourny
Etat de la fayance de la manufacture de Limoges, contenue dans une caisse adressée à M. Fagon le 22 décembre 1741, par le sieur Massié :
3 assiettes 4 livres la douzaine 2 jattes ovales 1 liv. 10 s. la pièce 1 pot à l'eau 1 liv.
1 compotier 8 s.
1 théyère 18 s.
1 plat de service ordinaire qui va au feu
Il y a dans cette manufacture d'autre fayance de toute espèce qui soutient le plus gros feu, comme casserolles, plats, pots à soupe, même des réchauts et des alambics; on y fabrique des assiettes de prix plus bas que celles cy-dessus à 3 liv., 2 liv. et 1 liv. 15 s. la douzaine.
Si l'entrepreneur avait plus de débit, il pourroit, en se contentant d'un médiocre profit, pour donner la marchandise à beaucoup meilleur marché".
(Archives départementales de la Gironde, série C, nO1766).
8- Comme les deux plats connus: celui conservé au musée Adrien Dubouché à Limoges, d'un diamètre de 59 cm, et représentant une scène allégorique sur la justice, timbrée aux armes du marquis Aubert de Tourny. La pâte est épaisse et son émail grisâtre et fortement craquelé. L'ensemble du décor est en camaïeu bleu. Il est marqué: " A Limoges le 18me may 1741", l'autre plat, conservé au musée national de céramique de Sèvres, d'un diamètre de 56 cm, représente une scène de chasse au cerf en forêt composé dans les tons bleu pâle, gris violacé et verdâtre, réhaussé de jaune. Il est daté : "Limoges 1741". Le décor, d'inspiration rouennaise et de Moustier, est fondu dans l'émail, ne "ressort" pas et n'est pas lumineux.
Ces deux plats témoignent d'une technique malhabile et insuffisante.
9- Il est intéressant de noter que vers 1768, une faïencerie s'établit à Saint-Yrieix sous la direction d'un nommé Perchin. Or, nous connaissons un directeur de faïencerie du nom de Jean Perchain à Bergerac. Celui -ci eu une faïencerie puis fut directeur de divers établissements: du Fleix (Dordogne, en 1769-1770), du Petit Port (Dordogne, en 1777), de Rigne (Deux-Sèvres, en 1789). En 1768, il devait avoir environ 37 ans. Etant assez instable, peut-être est-il le Perchin de Saint-Yrieix ? De plus,
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Monsieur Claude Lacombe note un Edme Perchin (mouleur en faïence) et décédé le 10 décembre 1749 à Saint-Jean-de-Nevers. Il est donc possible d'envisager une origine nivernaise à cette famille et comprendre certaines influences que l'on retrouve sur plusieurs faïences limousines.
(Claude LACOMBE, Faïences et faïenciers de Bergerac au XVIIIème siècle, Editions VESUNA, 1989, Périgueux, p.47-49).
10- Cette production se traduit par trois pièces connues. Deux sont signées et une attribuée : une fontaine d'applique dont le décor en camaïeu bleu consiste en des sujets chinois parmi une végétation exotique. Au centre se trouve deux écussons d'alliance dont les armoiries, identifiées par Monsieur Jean Eybert (in BSAHL, tome CI, 1974, p.229), sont de Jean Martial de Fénis, gouverneur de Tulle de 1749 à 1764, et de Marie Desjeans de Montignac. L'émail est blanc, lisse et régulier. Il est daté: "Limoges 1735" ; un encrier, décrit note 6; et une assiette, d'un diamètre de 23,5 cm, dont le décor est en camaïeu bleu. Le tableau central est du type "à la pagode", l'aile est ornée, aux quatre points cardinaux, par des bouquets floraux, le tout entouré par une bordure de quadrillage. L'émail est de belle qualité et brillant.
11- Jeanne GIACOMOTTI, l'énigme des faïences de Limoges prélude à sa porcelaine, in Cahiers de la céramique et des arts du feu, no13, 1959, p.13.
12- Jacques DECANTER, in BSAHL, tome Cx, 1983, p.187-188.
13- Camille GRELLIER, L'industrie de la Porcelaine en Limousin, Paris, 1909, p.82 : "Il continuera à fabriquer et pourra même se servir des ustenciles qu'il cède à la société quand cela ne gênera pas l'exploitation de la porcelaine. Tant qu'il fabriquera de la faïence, il paiera la moitié des frais relatifs aux chevaux nécessaires pour faire tourner le moulin ".
14- Camille GRELLIER, op. cit., p.71-72 : "Il nous a été dit par un ancien de Saint- Iriée qu'on avait tiré il y a plus de 30 ans (N.D.L.A. : nous sommes en 1768) pour transporter à Limoges chez un fayencier pour en faire des assiettes et qu'il n'avait pas réussi, à cause qu'elle ne pouvait pas supporter le blanc de la fayence".
15- Camille GRELLIER, op. cit., p.100.
16- Camille GRELLIER, op. cit., p.101.
17- Jeanne GIACOMOTTI, op. cit., p.13.
18- Camille GRELLIER, op. cit., p.116.
19- Camille GRELLIER, op. cit., p.119.
20- Camille GRELLIER, op. cit., p.126.
21- Bien qu'Alluaud fut encore responsable de la gestion de celui-ci jusqu'au 15 ventôse an V (5 mars 1797). Camille GRELLIER, op. cit., p.126.
22- Ce chapitre repose sur l'étude de Madame Jeanne PRADERE que nous tenons à remercier chaleureusement pour nous avoir communiqué ses documents, ainsi que son érudition en la matière (certains tessons décrits ci-après sont photographiés dans l'article de Jeanne GIACOMOTTI, op. cit., p.15).
23- Ce décor est tracé soit en bleu de cobalt, soit en bleu-gris "passé".
24- Fouille réalisée par une équipe de l'Association ARCHEA (Limoges) sous la responsabilité d'Eric BALBO et de Patrice CONTE.
25- En cours d'étude. Publication exhaustive à venir.
26- Eric BALBO, Limoges, sondage. 8 rue Elie Berthet, Travaux d'Archéologie Limousine, vol. 4, 1984, p.144-145.
27- Marcel LATIER, Faïences et faïenciers d'Angoulême de 1748 à 1914, Bordeaux, 1971, p.40.
28- Les faïences du Midi et du Sud-Ouest de la France, Solange de PLAS, Paris, sans date, p.74.
29- Les faïences de Strasbourg et de l'Est de la France, Solange de PLAS, Paris, sans date, p.10.
30- Camille LEYMARIE, La recherche des faïences limousines, Limoges, 1895.
31- Nous remercions Monsieur Jacques ARDANT qui nous a permis de prendre en photo cette pièce de céramique.
32- La forme de cette céramique est typique des productions du Sud Ouest (Solange de PLAS, op. cit. note 27, p.62) et son décor rappelle en certains points le décor du groupe n 03 de la tessonnière Massié.